Définition de « Cause »
Cause (nom commun)
- Ce qui produit une chose ou le comportement qu’elle présente.
- Antécédent nécessaire d’un phénomène qui le produit.
- La gravité cause la chute des corps.
- Raison d’une action, motif.
- Ce n’est pas la cause de leur dispute.
- Antécédent nécessaire d’un phénomène qui le produit.
Qu’est ce qu’une cause ?
Un élément 1 cause un élément 2 lorsque 1 est à l’origine de l’existence de 2. L’élément 2 est le résultat de l’élément 1 : il n’aurait pas pu exister sans lui et le précède nécessairement. Le premier élément est dit « cause » : il produit le second, qu’on dit « effet ». La cause est ce qui produit, que ce soit un phénomène ou une action. L’effet est le résultat, qu’il s’agisse d’un objet ou d’un comportement.
La notion de cause est primordiale en science, mais on la retrouve partout dans la vie de tous les jours. On dira par exemple que l’odeur de la pâtée « cause » la venue du chat. Que certains aliments « causent » le cancer. Que nous nous sommes disputés « à cause » de ceci ou cela.
La cause répond à la question « Pourquoi ? ». Elle est censée avoir un pouvoir explicatif. Elle doit rendre compte de ce qui a lieu, ou permettre de prévoir ce qui va se passer à l’avenir.
En philosophie, la notion est étudiée sous deux angles :
- la cause physique
- la cause motif
Cause physique
Elle est l’objet de l’étude scientifique. L’explication scientifique est souvent présentée comme une recherche des causes. Il s’agit de comprendre les phénomènes en les rapportant à ce qui les produit. En comprenant pourquoi et comment une chose arrive, on approfondi notre connaissance. On devient capable de re-produire cette chose.
On pense ici un événement que se déroule de façon « mécanique ». La cause est une chose qui précède temporellement autre chose : c’est un antécédent. C’est un antécédent nécessaire : il doit être présent pour que la chose se produise. C’est aussi un antécédent suffisant : il suffit que la cause A aie lieu pour que son effet B se produise. On dit A cause de B si pour toute occurrence de A, B suit nécessairement.
On pense la cause et l’effet comme unies par un rapport logique. Il ne suffit pas qu’un phénomène soit constamment suivi d’un autre pour être sa cause. Il peut avoir des coïncidences constantes sans rapport causal direct entre les éléments. Admettons que le chat s’approche de la table à chaque fois que je mange. Ce n’est pas parce que je mange que le chat s’approche de la table. C’est parce que, lorsque je mange, il y a de la nourriture sur table qui intéresse le chat. Le fait que je mange n’est pas en lui-même la cause de la venue du chat.
On parle souvent d’enchaînement causal : les causes s’enchaînent les unes aux autres. A cause B, et B est lui-même cause C, qui lui-même cause D… et ce à l’infini. On pense alors que tout événement a une cause qui le précède, et qu’il est cause de ce qui le suit. Cette optique a conduit certains à s’interroger sur une cause « première », qui ne serait pas elle-même causée par autre chose. (DIEU!).
On prêtera attention à la nature très abstraite de la notion. Il est assez difficile d’isoler avec certitude la cause unique d’un phénomène. Le réel nous présente des situations extrêmement complexes, où s’enchevêtrent toujours de multiples facteurs. Or la cause est souvent pensée comme un élément simple : l’unique élément qui explique légitimement le passage d’un état à un autre, qui produise un effet donné.
Cause motif
Nombre de penseurs affirment que la cause physique ne rend pas compte pleinement de ce qui arrive dans le monde. Elle échoue à rendre compte de certains actions humaines. Il faudrait donc admettre un autre type d’explication des phénomènes : la cause-motif.
Je tient un ballon dans la main. Je le lâche. Il tombe. La cause physique correspond à l’explication des phénomènes physiologiques et physiques qui expliquent la chute du ballon. Le ballon tombe parce que l’emprise de mes doigts s’est desserrée et que la pesanteur le fait se rapprocher du sol. C’est un phénomène qu’un scientifique peut expliquer sans jamais m’adresser la parole.
La cause physique explique donc bien pourquoi le ballon est tombé. Pourtant, on peut aussi répondre que le ballon est tombé « Parce que j’ai décidé lâcher« . Si j’en avais décidé autrement, il ne serait pas tombé. On a un type d’explication concurrent à la cause physique.
Mais admettons que le monde soit intégralement déterminé. En fait, je n’ai jamais eu le choix de lâcher le ballon. On peut toujours distinguer l’explication par l’intention qu’a un individu et l’explication par les lois de la nature. Au tribunal, on ne demande pas aux gens d’expliquer les causes physiques de leurs actions. On leur demande de rendre compte de leurs motifs, des raisons qui les ont poussé à agir.
Sources utilisées
- Cause, Dictionnaire de philosophie, Noëlla Baraquin, Armand-Colin, 2007
- Cause, Dictionnaire de philosophie, Christian Godin, Fayard, 2004
- Cause, Dictionnaire des concepts philosophiques, Michel Blay, Larousse-CNRS, 2007
- Cause, Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Louis-Marie Morfaux, Jean Lefranc, Armand-Colin, 2005
- Cause, Philosophie de A à Z, Collectif, Hatier, 2000