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Comprendre le sujet de dissertation

Beaucoup d’élèves échouent car ils confondent sujet et problématique. Ou parce qu’ils pensent que le sujet est une question à laquelle il faudrait répondre. Ils ne comprennent pas ce qu’est le sujet et à quoi il sert. On fait le point, en rappelant les erreurs à éviter.

Paquets emballés dans du craft.
Des objets mystères emballés (photo par Annie Spratt via Unsplash).

Cet article est le 1er d’une série autour de la problématique en dissertation. Pour les 2 articles suivants voir : Comment trouver la problématique ? et Poser la problématique.

C’est quoi un sujet de dissertation ?

Un sujet de dissertation est une formule de quelques mots qui dissimule un problème. Le sujet est une boîte, un contenant : quand on l’ouvre on découvre une difficulté intellectuelle. C’est la fameuse problématique.

Le sujet peut prendre plusieurs formes. Il peut être constitué d’un seul mot ou de plusieurs. Ça peut être une question, une expression courante ou même une citation. La plupart des sujets rentrent dans les catégories suivantes :

  • un mot unique (L’autorité)
  • deux mots reliés (Le fond et la forme)
  • une expression courante (Prendre son temps)
  • une citation (« L’homme est un loup pour l’homme »)
  • une question (Dépend-il de nous d’être heureux ?)

Le sujet n’est pas la problématique

Il ne faut pas confondre le sujet et la problématique. La problématique, c’est le cœur du devoir, c’est ce que vous allez travailler pendant toute la copie. Le sujet, c’est un emballage : une fois qu’on l’a ouvert, il ne sert plus à rien et on l’oublie.

Imaginez un objet mystère empaqueté dans du papier opaque. Vous ne pouvez pas voir l’objet, mais vous pouvez deviner ce que c’est. En le touchant, en le secouant, vous essayez de savoir ce qu’il y a à l’intérieur. C’est la même chose en dissertation.

Le sujet est un emballage qui vous empêche de voir directement le problème intellectuel. Mais même si vous ne le voyez pas, vous pouvez le trouver. C’est juste plus difficile. Votre première mission est donc de percer le mystère : qu’y a-t-il dans le sujet ? Quel est le problème caché à l’intérieur ?

Le danger des sujets-questions

Certains sujets prennent la forme d’une question : « Peut-on désirer l’impossible ? », « Toute vérité est-elle scientifique ? », etc. Ces sujets sont trompeurs : ils donnent l’impression qu’il faudrait répondre à la question posée.

En réalité, l’objectif d’une dissertation n’est jamais de répondre à la question du sujet. Cette question est sans intérêt. Elle sert à trouver la problématique, rien de plus. Essayer d’y répondre, c’est comme s’intéresser au papier cadeau plutôt qu’au cadeau lui-même. On passe à coté de l’essentiel.

Il est donc bon de se souvenir que le sujet aurait pu être exprimé autrement. Des sujets comme « Prendre son temps » et « Peut-on prendre son temps ? » sont quasiment identiques. Mais le sujet-question est trompeur : il masque la fonction réelle du sujet et donne l’illusion qu’on pourrait « répondre à la question du sujet ».

Aborder le sujet : deux erreurs à éviter

Voir aussi : Les erreurs à éviter quand on cherche la problématique.

Accorder la même importance à tous les mots. Tous les mots du sujet comptent, mais pas tous autant. Il faut savoir reconnaître quand un mot est plus important qu’un autre, ou quand un terme ne change presque rien.

Exemple : la plupart des « peut-on » des sujets-questions sont sans importance. Ils n’indiquent pas que les notions de possibilité ou d’impossibilité sont au centre du devoir, comme on pourrait s’y attendre. Leur rôle est juste de former une question, là où le sujet aurait très bien pu être exprimé autrement.

Ne pas voir l’importance de certains mots. C’est l’erreur inverse. On ne voit pas ce que change un terme et on rate une nuance. On risque alors de traiter un sujet différent, car on n’a pas vu la spécificité du sujet donné.

Exemple : « Prendre le temps » n’est pas le même sujet que « Prendre son temps ». Le 2e sujet est orienté sur l’individu, voire sur l’expérience intime (mon temps, celui qui constitue ma vie). Cette dimension peut-être abordée dans les deux sujets, mais elle est primordiale dans le 2d, alors qu’elle est annexe dans le 1er.

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